Le massif de Montbrison domine la Vallouise, en rive droite de la Durance en aval de Briançon. Notre camp de base pour vadrouiller à travers les Alpes et au-delà se situe à son pied.
Au sens strict, il culmine au Pic de Montbrison à 2818 m, appelé également le Château du Gouverneur ou encore la Tête de Jacet. Il est célèbre pour ses roches dolomitiques et les voies d'escalade des Tenailles de Montbrison et des Têtes de Montbrison au-dessus des Vigneaux (Tête d'Aval à 2698 m et Tête d'Amont à 2815 m).
Au sens large, il s'étend plus au nord jusqu'à la Cime de la Condamine à 2940 m, encore appelée la Rouya, et le Rocher Bouchard à 2900 m, au contact du massif cristallin des Écrins.
Plusieurs randonnées sont possibles dans le massif, mais avec des dénivelées souvent fortes, sur pentes raides et parfois même hors sentiers. Citons en particulier, du nord au sud :
Plusieurs boucles et traversées permettent de varier les plaisirs :
Attention, ces 2 derniers tours doivent être parcourus au pas de course pour tenir dans la journée - compter 10 à 12 heures pour le grand tour en entier pour un marcheur rapide et bien entraîné. Plusieurs gîtes à la Juliane, Bouchier, les Vigneaux, et Vallouise permettent de répartir l'effort.
Le hameau de Bouchier à 1472 m d'altitude, en ruines dans les années 60, revit grâce au gîte et à quelques résidents permanents. Il est particulièrement bien situé au-dessus d'un replat propice à l'agriculture et bénéficiant d'une bonne exposition sud, sud-est. Le canal d'irrigation de Rabiou et les ruines d'un ancien moulin sont les derniers témoignages de cette activité abandonnée aujourd'hui. La route moderne et la route des Traverses par Villard Meyer maintenant le délaissent mais ce ne fut pas toujours le cas. En effet, l'ancienne route venant de Briançon rejoignait facilement Bouchier en passant derrière le serre de Guigou et en évitant le fond et les versants abruptes de la vallée de la Durance. On voit encore les vestiges d'une portion de 'route' sur la crête de la Balmette avant de redescendre sur les Vigneaux.
Le site de la chapelle Saint Hippolyte de Bouchier et sa vue superbe sur Briançon et au-delà méritent à eux seuls le détour. Mais la chapelle elle-même, par son architecture et ses peintures murales intérieures, frappe le visiteur. Les peintures sont malheureusement très dégradées. Elles représentent les Apôtres et le martyre de saint Hippolyte.
Le site de la Vignette représente lui aussi un témoignage récemment remis en valeur d'un passé révolu où les habitants exploitaient la vigne et produisaient leur vin. De nombreuses caves ont été mises au jour et certaines restaurées, la plus intéressante étant la cave troglodyte sous la Balmette. Autrefois, la vigne était cultivée sur les versants sud et ouest du massif de Montbrison jusqu'à la hauteur de Pelvoux en passant évidemment par les Vigneaux et les hameaux de Parcher. Maintenant, la lavande et l'hysope ont remplacé la vigne et profitent de la bonne exposition au soleil.
Pour plus d'information sur la culture locale de la vigne, on pourra consulter l'excellent ouvrage, Le vignoble d'altitude, de Nathalie Pogneaux aux Éditions du Fournel, 2001, ainsi que L'Habitat du Nord des hautes-Alpes, de Marie-Pascale Mallé, l'Inventaire, 1999.
Le massif de Montbrison est réputé pour ses magnifiques voies d'escalade sur le chaud calcaire dolomitique des Tenailles de Montbrison et des faces sud-ouest et sud de la Tête d'Aval.
Les Tenailles de Montbrison, sur son versant Est, offre des escalades variées : « classiques faciles, intermédiaires ou abominables, infâmes chausse-trappes pour guerrier du terrain d'aventure et aimables promenades », dans le langage imagé de Guillaume Vallot et de Jean-Michel Cambon, Montagnes Magazine, Juin 2006.
On franchit encore un cran dans la difficulté ou l'abomination - pour rester dans le même style - à la Tête d'Aval dont les faces sud et sud-ouest recèlent des voies de grande ampleur et justement réputées :